Tout et son contraire semble avoir été dit concernant cette libération en grande pompe le 25 juillet dernier. Ce qui est certain, les faits l’attestent, Nicolas Sarkozy a réussit à parachever le processus de libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien, entamé par l’UE. Cela on ne peut le nier.

Cependant, beaucoup de zones d’ombre perdurent. La plus flagrante étant quand même, le fait que le gouvernement s’entête à vouloir continuer à nier ce qui semble être une évidence pour beaucoup : oui, en effet il va de soit, que le colonel Kadhafi a accepté de rendre la liberté aux soignants incriminés, sans toutefois avoir reconnu leur innocence, uniquement parce que la France a accepté de négocier l’éventail d’accords commerciaux le plus attractif.

Dans un premier temps, Tripoli aurait commencé par exiger que les familles des centaines d’enfants contaminés par le virus du Sida, perçoivent un dédommagement financier. L’émirat du Qatar aurait servit de banquier, en avançant la somme de 452 millions d’euros. L’UE se serait engagé à rembourser cet argent dans les six mois.
Voici les grandes lignes des contrats qui auraient été négociés :

  • 1 infrastructure de nucléaire civil
  • missiles antichar Milan (env. 168 millions d’euros)
  • 1 manufacture d’armes pour l’entretien et la production d’équipements militaires
  • systèmes de communication Tetra (env. 128 millions d’euros)

De son côté la France se serait engagée à apporter un soutien de plusieurs centaines de millions d’euros au système de santé libyen.

Remarque importante : il s’agit du premier accord de fourniture d’armes entre un pays occidental et la Libye, depuis la fin de l’embargo en 2004.

Il semblerait qu’un autre facteur, ait pesé dans la prise de décision aboutissant à cette libération. Il s’agit de la possible signature d’un accord avec la GB, afin que Abdel Basset Ali Al Magrahi soit extradé vers la Libye. Rappelons que cet individu à été condamné à la prison à perpétuité au Royaume-Uni, et est détenu depuis 2001 à Glasgow, en Ecosse, pour sa responsabilité dans l’attentat de Lockerbie, perpétré en 1988 et ayant fait 270 morts.

Miguel Maia, Joseph Haley, Smaïn Belhadj