[vpod.tv/latelelibre/311673]

RIEN A VOIR AVEC L’ACTU. JUSTE POUR RESPIRER

Souvenirs de « la plage abandonnée», tournée fin août, à Palavas les Flots. Le soleil, la mer, le ciel bleu, le camping, que du bonheur à garder au chaud pour s’€™en remettre une lampée cet hiver…

Philippe Maréchal

MODIF DU JEUDI 11/10/07. Nous avons reçu ce message accompagné d’un joli texte, signé d’une habitante de Palavas-les-Flots

Bonjour!
Je viens de découvrir le site « La Télé Libre » (mieux vaut tard que jamais) et j’ai apprécié le traitement des quelques sujets que j’ai pris le temps de regarder.
Et, parmi ces sujets, un charmant reportage qui se suffit à lui-même, qui ne nécessite aucun commentaire, un reportage consacré à Palavas en sa subliminale saison touristique.
Vous et vos reporters ont tout compris de cette ville dont le maire, soit-il rappelé en passant, accorde régulièrement un droit de séjour au Borgne Bas Breton chaque fois que celui-ci s’en vient meetinguer dans le Languedoc.
De mon côté, je chroniquouille régulièrement pour quelques dizaines d’internautes.
Je m’autorise donc à vous transmettre le texte que m’a inspiré mon matutinal passage sur le marché de la cité balnéaire.
(Précision: je ne suis palavazouilleux que par accident!)
Bien à vous.
Et à très bientôt sur votre blog et sur La Télé Libre!

Un de mes lecteurs parisiens s’inquiète: « depuis plusieurs semaines, tes chroniquouillettes n’évoquent plus Palavas, son sable fin, ses goélands….. »
Mais c’est, Cher Ami, qu’il ne se passe rien à Palavas.
Strictement rien.
Donc évoquer le rien relèverait au mieux de la gageure et au pire de la forfaiture.
La saison estivale fut pire encore que celle qui la précéda, laquelle avait déjà été pire que celle qui l’avait précédée.
D’où un nombre anormalement élevé de dépressions nerveuses parmi les épiciers et les chiffoneux qui constituent l’attrait principal de la station avec les glaciers et le casino.
Car pour le reste: rien.
Ou si peu que cela tient du négligeable plus que de l’accessoire ou du supplément d’âme.
Même que quelques vieux goélands, des survitaminés aux nicolineries ordinaires, se seraient concertés et devraient annoncer, le premier novembre, la constitution d’un syndicat affilié à la CGT (de quoi doper le moral d’une liste unie des gauches liquéfiables).
Leur revendication traduit une légitime inquiétude: le contenu des poubelles se réduit, depuis le début de l’automne, à quelques épluchures de pommes de terre enveloppées dans les pages nécrologiques du Midi-Libre, deux ou trois préservatifs hors d’usage (mais dont la présence trahit des activités sexuelles extérieures au cadre ancestral des liens matrimoniaux) et de trop rares hosties (signe patent d’une désaffection des lieux de culte??).
On ne nourrit pas des flopées de goélands avec du quasi rien.
Donc rien.
Et le rien génère le rien.
Ce qui fait que rien plus rien plus rien égal moins que rien.
Si.
Juste un fait d’automne qui me fut révélé, ce matin-même, devant l’étal de Nicolas (mon maraîcher légumeux, un super qui ne se la torche pas bio de synthèse) par la mamy aux chats (vieille dame qui arthrose tant et plus mais qui nourrit sa bonne douzaine de greffiers ayant élu domicile dans le square dédié à un quelconque et défunt évêque et dans les jardins du presbytenlair).
On a attenté à la vie de l’unique platane de l’ancienne place du marché.
Nuitamment.
A la mode corse.
Des inconnus encagoulés.
Armés d’une tronçonneuse.
Qui donc ont perpétré un odieux attentat.
Le vieux platane est mort.
On subodore que, sous les cagoules, se dissimulaient les visages d’honorables commerçants qui, conjointement, écoulent des hectolitres de Kronenbourg et sustentent les touristes de moules frelatées et de frites congelées.
On.
(Merdre à Marguerite Toupet, feue ma mère, qui tant de fois me contraignit à copier et recopier: « On, pronom imbécile…..)
Sinon, rien.
Enfin presque.
Errouillant (il s’agit là d’un problème spécifiquement lié à l’âge) sur le front de mer (allez savoir pourquoi la mer a un front et pas d’occiput?), j’ai découvert que l’urbanisateur/affairiste/pouêtepouêtedécadentdelait avait signé des permis de construire des horreurs.
D’authentiques horreurs.
Qui n’offrent que le maigre avantage de ne rien défigurer, puisqu’elles enracinent parmi d’autres horreurs.
Deux bâtiments qui mettent en évidence l’incurie de quelques architectes qui vous bâclent le boulot d’une façon éhontée.
Et qui, à l’instar de l’édile, semblent ignorer qu’il serait judicieux d’utiliser les énergies renouvelables, dans des contrées où, selon Jeanjean soit-même, le soleil fait acte de présence plus de 300 jours par an.
Donc rien, plus un peu du caca d’architectes pressés.
Et bientôt des gogos qui passeront cinq ou six semaines l’an dans leur très secondaire résidence toutefois érigée sur le front de mer (voir remarque précédente).
Des gogos qui s’empiffreront de glaces et accumuleront dans leurs placards des amoncellements de chiffons estivaux.
Dans l’environnement si particulier de Palavas où les cacas d’architectes serviront peut-être de contre-modèles, dans trente ou quarante ans, quand Jeanjean quittera enfin l’hôtel de ville sur un corbillard qu’eût récusé le barde sétois. Pour quelques fous, quelques poètes exaltés à rendre un peu d’humanité à un monde en perdition. Et qui s’en viendront étudier ce que fut l’univers concentrationnaire dans lequel, et à l’insu de leur plein gré, s’entassaient des touristes épris d’abrutissement.
Ce qu’ont déjà finement observés deux ou trois téléastes dont les caméras ont saisi, au cours de la saison qui fut pire que la précédente, les raffinements cultureux d’une ville où il ne se passe rien.
Ou presque.
Des témoins du rien dont le petit film mérite le détour (www.latelelibre.fr) (Sujet: Vacances. Egalité. Fraternité)
Vous découvrirez le rien.
Ou presque.
(Hormis, et depuis ce matin, un odieux attentat contre un platane plus que centenaire, attentat dont on prétend…..)

Curagiù!