A chaque semaine sa polémique

Après la réforme des régimes spéciaux, c’est la lecture, à la demande du Président de la République, de la lettre d’adieux du jeune résistant communiste Guy  Môquet, dans tous les lycées de France qui fait débat.

Le 22 octobre 1941, les nazis fusillaient vingt-sept otages, dont Guy Môquet, âgé de 17 ans, en représailles de l’exécution d’un officier allemand à Châteaubriant (Loire Atlantique).
Lundi 22 octobre, date anniversaire de la mort de ce jeune résistant communiste français, les professeurs ont en effet été priés de faire résonner ses derniers mots. Mais certains d’entre eux ont refusé, dénonçant « une instrumentalisation du devoir de mémoire au profit du politique ».
Le syndicat enseignant Snes-FSU (majoritaire) a  appelé début octobre à «refuser de participer à  une cérémonie commandée par Nicolas Sarkozy ». Selon lui,  « il n’est pas acceptable de fonder l’enseignement sur le recours à l’émotion, ni obéir à une prescription du président venant perturber une progression pédagogique construite selon une logique précise s’inscrivant dans le respect des programmes».
Le Premier ministre François Fillon a quant à lui rendu hommage à Guy Môquet, lors d’une brève cérémonie lundi matin à Matignon. « Beaucoup sont tombés pour que nous vivions dans un pays libre, un pays démocratique. Nous avons le devoir de ne rien oublier », a souligné le Premier ministre. En revanche, Nicolas Sarkozy qui devait assister à la lecture de la lettre au lycée Carnot à Paris, a  dû renoncer compte tenu de son agenda international, a déclaré hier sur France 2, son conseiller spécial Henry Guaino. En visite dans un collège deVillejuif (94), la ministre de la Justice, Rachida Dati a été sifflée par quelques dizaines de manifestants.