Les députés français adoptent le « protocole de Londres » sur les brevets européens Pour certains, c’est une rationalisation des…

Les députés français adoptent le « protocole de Londres » sur les brevets européens

Pour certains, c’est une rationalisation des pratiques en matière de brevets, pour d’autres, c’est le renoncement de la langue française face à la mondialisation du libéralisme anglophone. Nous, à LaTéléLibre, où l’on collectionne les fôtes de grammaire et d’orthographe, nous ne sommes pas figés sur le sujet… C’est par conscience professionnelle que nous abordons cette question, qui a fait grand bruit dans un tout petit milieu de connaisseurs.

Nous attendions, salle des quatre colonnes, la fin du tête à tête Bayrou-Hollande sur la révision de la Constitution, quand une attachée de presse nous aborda: « Je travaille pour Henry Plagnol, le député rapporteur de la loi sur les brevets européens. Ce serait bien si vous en parliez ». Elle n’a trouvé que nous, à ce moment là, pour nous intéresser à la décision qui se tenait au même moment dans l’hémicycle.

LE PROTOCOLE DE LONDRES: UNE PROCÉDURE DE TRADUCTION SIMPLIFIÉE, DONC MOINS CHERE

Aujourd’hui, pour être valable, un brevet doit être traduit dans son intégralité dans les 22 langues des Etats membres de l’Office européen des brevets (OEB), ce qui respecte les différentes langues nationales, mais qui revient cher en traducteurs.

Si le Protocole de Londres est mis en oeuvre, la traduction des « revendications » – section du brevet qui définit le cadre juridique et donc l’étendue de la protection – ne sera obligatoire que dans trois langues : l’anglais, l’allemand et le français.
La partie plus technique et scientifique devra simplement être écrite dans l’une de ces trois langues, donc le plus souvent l’anglais.

Les souverainistes n’ont pas appréciés… Le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignant, président du mouvement « Debout la République », considère ainsi que « le seul effet concret de ce protocole sera d’instaurer l’anglais comme langue de la propriété intellectuelle dans notre pays ». Le député des Hauts-de-Seine, Jacques Myard, qualifie la ratification de l’accord de « grave menace pour l’usage du français ».

John Paul Lepers et Joseph Haley