MÉMORIAL

Aprés la diffusion de notre reportage « la stratégie du confinement« sur LaTéléLibre, Sophie Vittecoq, du collectif « Plus Jamais Ca, Ni Ici, Ni Ailleurs, Croix De Pierre » nous a transmis ce mémorial.
Aujourd’hui, il s’est écoulé six ans depuis la catastrophe AZF. Cette collecte de clichés instantanés et le reportage que nous vous avons proposé, reveillent notre mémoire et vous invitent à entendre  » au delà du périmetre Toulousain », le « devenu » de cette zone sinistrée et les propositions de ré-habilitation qui ont été engagées .

Voici le texte accompagnant ce montage photo :

« Afin de commémorer la catastrophe qui a fait plus de 31 morts, plus de 8 000 bléssés, plusieurs milliers de traumatisés, détruit et endommagé plus de 27 000 logements, sinistré plusieurs centaines d’entreprises et d’avantage de commerces de proximité… Le Collectif Plus Jamais Ça Ni Ici, Ni Ailleurs croix de pierre a retenu le projet d’un mémorial qui ne soit pas le traditionnel monument commémoratif mais se perçoive d’avantage comme l’expression de la dynamique du mouvement collectif des habitants du quartier.

Ces quelques minutes d’images émanent d’une collecte de photographies initiée dès le printemps dans chaque quartier sinistré et confiée à deux artistes Joël Fesel et Martine Michard, à l’origine de ce projet.

Ces photos faites essentiellement pour les assurances par les sinistrés eux même traitent d’intérieurs dévastés, de maisons ravagées :
constat de dégâts si singuliers et si commun, irrémédiablement voués à l’oubli. C’est une déambulation dans nos ruines, la visite de la maison emblématique où pèse le chaos, le trouble et l’absence.

Syncopées d’images,ânnonement de sons, pour ce parcours de re-connaissance à la mémoire des victimes, de toutes les victimes, de ceux qui ne sont plus là, de ceux qui ont été mutilés, de ceux dont la vie a basculé, des traumatisés, des abandonnés, de tous ceux qui garderont à jamais la marque de cet « accident chimique majeur », de cette catastrophe humaine, sociale et politique. »

Toulouse-Septembre 2002

Julien Chalais