Les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, laissent entrevoir une modification rapide de la constitution.

Le discours de politique générale de François Fillon le mardi 3 juillet devant l’Assemblée Nationale ne laissait déjà pas beaucoup de doute. Le Premier ministre ne s’est interdit aucun sujet, traitant des réformes constitutionnelles comme des relations internationales, domaines habituellement réservés au Président de la République

Ses propos lors d’un chat sur le site de Matignon mercredi 4 juillet confirme la tendance, le souhait est d’aller vers un « vrai régime présidentielle » avec un président de la République qui dirige le gouvernement, mais avec une Assemblée beaucoup plus forte, qui ne peut être dissoute par le président de la République » et ou « le Premier ministre deviendrait alors un vice-président. ». Pour le constitutionaliste Dominique Chagnollaud ces réformes ne vont pas vers un « régime présidentielle », mais vers une « présidentialisation de la vie politique », tout en notant un changement dans les mœurs « Traditionnellement, l’Élysée déterminait la politique du gouvernement, se réservait les tâches nobles – Affaires étrangères, Défense – et laissait Matignon faire « le sale boulot » en matière économique et sociale. »
Autre nouveauté la prochaine révision de l’article 18 de la constitution pour que le Président puisse s’exprimer devant l’Assemblée Nationale.
En Effet aucun président de la République ne s’est adressé aux députés depuis 1873 et l’instauration de la III eme République. Les rapports entre le pouvoir exécutif et législatif étaient alors plus que tendus. Avant 1875 le président de la République pouvait se rendre dans l’hémicycle et pouvait dissoudre l’assemblée à tout moment.

Nicolas Sarkozy est en train de constituer une commission « d’experts » pour réfléchir sur la réforme des institutions. Le Président souhaite que la réforme soit prête pour « fin janvier au plus tard », en 2008 la Ve République aura 50 ans.

Thomas Dorina


Retrouvez le chat de François Fillon à Matignon