Nicolas Sarkozy est élu Président de la République. Dans la nuit, des manifestations quelquefois violentes se sont déroulées à Paris.

6 mai 2007, 23h30, si l’ouest de Paris semblait triompher, à l’est en revanche, désarroi et colère étaient visibles. Place de la Bastille, et Gare de Lyon des heurts ont eu lieu un peu plus tôt dans la soirée. Les CRS repoussaient vers République à coup de lacrymogène une centaine d’énervés. Apparemment, pas de casseurs en bande organisée, plutôt des petits groupes durs d’extrême gauche. Quelques pavés ont été descellés et un arrêt de bus ruiné. Les CRS allaient les poursuivre jusqu’à République, et même certains jusqu’à la gare du Nord.

Selon plusieurs sources il y aurait eu des blessés, et au moins 5 arrestations ont eu lieu sous nos yeux. Vers 3h, le calme est revenu.

Les forces de l’ordre ont chargé dimanche soir à coups de grenades lacrymogènes, place de la Bastille à Paris, des manifestants anti-Sarkozy, dont des autonomes de la mouvance anarchiste, qui leur lançaient pavés et projectiles. La place a été évacuée par la police qui a sécurisé le secteur mais une poche de résistance demeurait vers la rue de la Roquette. Une manifestation itinérante a circulé de République à Belleville, puis par la rue Lafayette, non loin de la gare du Nord.

Reportage : Christophe Tisseyre, Matthieu Martien, Henry Marquis, Matthieu Daude et Philippe Ernewein.
La situation était tendue en périphérie parisienne où près d’une centaine de véhicules ont été brûlées selon un décompte établi par des journalistes de l’AFP.

En province, dans plusieurs villes des affrontements se sont produits entre forces de l’ordre et manifestants.

A Toulouse, 2.500 personnes, selon des journalistes, 1.300 selon la préfecture, surtout des jeunes, ont notamment caillassé le siège de l’UMP avant d’être dispersés à coups de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Une quinzaine d’interpellations ont été effectuées.

Parallèlement, une trentaine de personnes ont mis le feu à une quinzaine de voitures dans cette ville et sa périphérie, selon la préfecture.

A Lyon, plus de 500 personnes ont manifesté dimanche soir leur hostilité à la suite de l’élection de Nicolas Sarkozy dans le centre-ville, et les forces de l’ordre essuyaient des jets de projectiles.

De légers incidents se sont également déroulés sur la Grand Place à Lille et dans le quartier populaire de Lille-sud après l’annonce de la victoire de M. Sarkozy: ils se sont soldés par quelques interpellations et une soixantaine de feux de mobilier urbain ou véhicules.

A Marseille, les forces de l’ordre ont dispersé dimanche soir à coups de grenades lacrymogènes quelque 200 à 300 manifestants anti-Sarkozy qui s’étaient rassemblés sur le Vieux-Port aux cris de « Résistance ».

A Bordeaux, près de 2.000 manifestants anti-Sarkozy ont également affronté les forces de l’ordre, leur lançant de multiples projectiles.

A Dijon, une trentaine de manifestants ont brisé dimanche soir des vitrines de magasins du centre-ville en marge d’une manifestation hostile au candidat UMP.

La Direction générale de la police nationale a communiqué un bilan des violences de la nuit du 6 au 7 mai. Un bilan très lourd : 730 voitures incendiées, 78 policiers et gendarmes blessés et 592 interpellations.

A Lyon, où une vingtaine de devantures de magasins de la Presqu’Ile ont été brisées, ainsi que des abribus et des cabines téléphoniques. Dans la ville, la préfecture de police fait état de 13 blessés, dont 10 dans les rangs de la police, et 54 voitures incendiées.