Marseille le 20 avril 2007.Ce procès était il trop chaud, trop politique, à deux jours du premier tour ?
On se souvient de la garde à vue de la directrice de l’école Rampal, à Paris.
Ce 20 avril, en dénonçant un climat dangereux de criminalisation de l’action militante,
2000 personnes accompagnent Florimond Guimard jusqu’au Tribunal d’Aix en Provence. Ce sont des enseignants, des élus locaux, des militants associatifs et syndicaux, des sans-papiers. Ils soupçonnent l’autorité publique de vouloir faire des exemples, en mentionnant que Florimond Guimard n’était pas seul ce jour-là. Pour avoir manifesté à l’aéroport de Marseille-Marignane le 11 novembre 2006 contre l’expulsion d’un père d’élève, l’instituteur est poursuivi pour « violences volontaires aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique, faits commis en réunion, avec arme par destination » (une accusation que le militant RESF réfute) et risque gros.

L’ampleur de la mobilisation et la présence des médias expliquent, selon la défense, en cette chaude période électorale, la frilosité et le recul du parquet, qui annonce un peu plus tard dans la journée le renvoi de l’affaire au 22 octobre. En théorie pour motifs administratifs, mais aussi compte-tenu du coup de théâtre qui marque l’audience : un troisième policier vient de demander à se joindre à la plainte. Bruno Rebstock défenseur de l’instituteur ironise : «Et pourquoi pas un quatrième policier, un cinquième, un sixième ?» .

Les militants sont venus à l’appel unitaire de : RESF, la FSU, Sud Education, le SNUIPP, la CGT, la Ligue des droits de l’homme, SUD Éducation, la CNT Éducation et l’Udas.

Un reportage de notre correspondante à Marseille, Karine Yaniv

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