John Paul Lepers, Henry Marquis et Matthieu Daude était à la conférence de presse très attendue de François…

John Paul Lepers, Henry Marquis et Matthieu Daude était à la conférence de presse très attendue de François Bayrou le mercredi 25 avril 2007.
« Je ne donnerai pas de consigne de vote » entre les deux tours, a déclaré François Bayrou indiquant qu’il ne savait pas lui-même « ce qu’il fera » dimanche 6 mai. « J’estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix. » Le candidat UDF, très courtisé depuis qu’il a recueilli 18,6 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, a par ailleurs indiqué qu’il accepte le débat que lui a proposé Ségolène Royal, ajoutant qu’il est prêt à en faire autant avec Nicolas Sarkozy si ce dernier le lui propose.

François Bayrou a précédé ces annonces d’une explication. Lui estime que la France souffre de trois maux, « qui doivent être réparés ensemble » : « la démocratie malade », et notamment « l’absence de séparation des pouvoirs », « le tissu social déchiré », avec ses « ghettos », et « le manque de croissance », dont le chômage et la faiblesse du pouvoir d’achat sont les« symptômes ». Or, selon lui, « Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal vont non pas réparer mais risquent d’aggraver l’un ou l’autre de ces maux » : le candidat de l’UMP, qui a « le goût de l’intimidation et de la menace », s’il est élu, « concentrera les pouvoirs comme jamais » ; la candidate socialiste « paraît plus attentive au tissu social », mais entend « multiplier les interventions de l’Etat », et son programme économique « va exactement à l’encontre des orientations dont la France a besoin ». Enfin, il estime que « les deux candidats ont promis une hausse délirante des dépenses publiques ».

En ce qui concerne les candidats , voilà ce que François Bayrou ajoutait :

« Or, parlons franchement: Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, dans le face à face sempiternel de la droite sempiternelle et de la gauche sempiternelle, vont non pas réparer mais aggraver l’un ou l’autre de ces maux.

Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche.

Ségolène Royal paraît mieux intentionnée en matière de démocratie, encore que le parti socialiste n’ait rien fait quand il était au pouvoir pour corriger ces maux, plus attentive à l’égard du tissu social, mais son programme, multipliant les interventions de l’Etat, perpétuant l’illusion que c’est à l’Etat de s’occuper de tout, et qu’il peut s’occuper de tout, créant je ne sais combien de services publics, va exactement à l’encontre, en sens contraire, des orientations nécessaires pour rendre à notre pays et à son économie leur créativité et leur équilibre. « 

Les analystes politiques se sont lancés dans l’analyse et le decryptage des mots prononcés en disant qu’un comportement d’une personne ne se change pas du jour au lendemain, or un programme ça s’adapte; puis d’ajouter François Bayrou ne votera pas Nicolas Sarkozy.