Au moment où Gérard Schivardi a appelé les Français à retrouver l’esprit de 1789, Ségolène Royal, qui souhaite désormais être libre par rapport à son parti a semble-t-il été convaincue par son porte-parole Arnaud Montebourg : non seulement elle a clamé haut et fort dimanche son souhait de voir une VIe République, mais elle a aussi annoncé, en vue de cette création, qu’en cas d’élection elle déclarerait la nouvelle Assemblée Nationale élue en juin 2007 comme Assemblée Constituante (après la réunion des Etats Généraux qu’ont été les débats participatifs ?). « J’irai le plus loin possible pour permettre de modifier en profondeur le système des institutions démocratiques. Les Français s’interrogent, ils sentent bien que les processus de décision ne sont plus adaptés aux temps modernes » a-t-elle déclaré. »

Elle souhaite mettre en œuvre notamment le mandat unique pour les parlementaires à partir de 2008, et aussi réaliser enfin une promesse à la fois de la gauche et de la droite qui est que les résidents étrangers puissent participer aux élections locales. Le président désormais ferait un bilan de son action soit devant un jury de citoyens, soit devant les députés eux-mêmes, rompant ainsi avec la tradition française de séparation des pouvoirs qui interdit au Président de la République de pénétrer dans l’Assemblée Nationale : « La politique pense trop en raisonnements verticaux, en tuyaux d’orgue. Il faut travailler en horizontal, en global ».

Par ailleurs, un livre entretien Maintenant (dont le titre rappelle Ici et maintenant écrit par François Mitterrand en 1980) que l’on attendait comme l’Arlésienne, sortira la semaine prochaine.

Il semble que Ségolène Royal ait décidé d’agir, avec audace et initiative se servant de son programme comme laboratoire d’idées, comme lors des primaires de 2006, mais les électeurs français se comporteront-ils comme s’il étaient tous socialistes dans des primaires socialistes ?

Nicolas Condom