Bruno Masure nous a envoyé un petit courrier, une petite note sur son expérience personnelle avec les RG.

A l’heure où Bruno Rebelle, membre de la garde rapprochée de la candidate socialiste Ségolène Royal, a pu consulter à la CNIL (commission nationale informatique et liberté)  la note des RG qui lui était consacrée, très peu documentée selon ses dires, on peut se demander, après lecture du papier signé Bruno Masure, si les RG communiquent les vraies notes à la CNIL et donc aux citoyens concernés.

« Les « fiches » des RG qui font tant fantasmer ? Un modèle d’investigation !
En 99, alerté par un ami des rumeurs infamantes répandues dans les dîners en ville sur mon immoralité supposée, rumeurs prétendument distillées par des agents des RG, j’ai voulu en avoir le cœur net et ai demandé à la CNIL communication de ma « fiche » éventuelle. D’abord, confirmation officielle que j’étais bien fiché!  Ça vous pose un homme , c’est autrement plus classe que de figurer dans le « Who‘s who » … La procédure a été ( nettement ) moins rapide que pour l’autre Bruno (Rebelle), mais j’ai fini par être invité dans les locaux de la CNIL où l’on m’a remis, très solennellement, mon « dossier ». Pour simple consultation.  Lecture faite, je ne regrettais pas d’être privé de photocopies car mon dossier ne contenait que quelques renseignements très généraux . En fait, de vieilles coupures de presse. Subversives comme toutes les analyses publiées dans les hebdos télé . Je ne voudrais pas dénoncer, mais je dois signaler que mes confrères de « Télé 7 Jours » font office d’auxiliaires de police !
Aucune mention de mon passé syndical ( lourd : j’ai été – en 68 ! – délégué UNEF de ma fac et président de la Société des Journalistes de TF1). Rien de mes « contacts » politiques, alors que j’ai suivi des années Mitterrand ( pas en filature, mais pour TF1), ai été « accrédité » à l’Élysée et un temps chef du service politique de la Une, avant de désinformer chaque soir les Français durant 13 ans .
En partant, légèrement perplexe, je me remémorais la boutade de Gaston Defferre. À sa table en 82, place Beauvau, avec quelques confrères, j’ avais demandé au ministre de l’Intérieur s’il avait eu la curiosité de consulter sa propre fiche . Il m’avait répondu en rigolant : « les flics des RG me prêtent des maîtresses avec qui je n’ai forniqué – hélas ! – qu’en rêve, mais ne connaissent aucune de mes réelles « conquêtes » !
Faut-il en rire ou en pleurer ?  R.G ?  Ridicules Guignols ou Réelle Gangrène ?   De deux choses l’une. Soit « on » a communiqué mon dossier complet, et alors il est possible de faire de sérieuses économies budgétaires en supprimant un service de police qui s’en fiche, si j’ose dire … Soit ce service communique aux magistrats de la CNIL  des versions sérieusement « expurgées », et cela poserait un très sérieux problème de fonctionnement démocratique… » Bruno Masure