Le conseil municipal UMP de Levallois-Perret a décidé d’accepter la « demande de remise gracieuse » qui avait été faite par son maire Patrick Balkany dans le cadre d’une condamnation datant de 1996. Il avait employé pour son usage personnel plusieurs employés de la municipalité de Levallois-Perret avant de les licencier en 1995. La justice l’avait condamné à 15 mois de prison avec sursis, à payer les salaires perçus par ce personnel à la commune avec des dommages et intérêts, 523 897,96 euros correspondant aux salaires,  230 865,57 euros correspondant aux intérêts à un taux de 5%, comptés à partir de 1995. Il a à ce jour payé les salaires perçus et « Les intérêts qu’on nous réclame s’apparentent à une double peine, affirme Isabelle Balkany, son épouse et première adjointe.  Ce n’est pas de notre faute si la procédure judiciaire a duré dix ans. En plus, ces intérêts sont calculés au taux légal majoré de cinq points. C’est de l’usure. »

Patrick Balkany justifie la légalité de sa demande par la loi du 23 février 2003 selon laquelle « les comptables publics dont la responsabilité personnelle et pécuniaire a été mise en jeu peuvent obtenir la remise gracieuse des sommes laissées à leur charge ». Lundi 12 février, le conseil municipal a accepté la remise des intérêts à percevoir, et l’affaire est désormais entre les mains du ministre des finances Thierry Breton qui décidera d’accepter ou de rejeter la requête. Trois membres UMP de la majorité s’y sont opposés : Olivier de Précigout,  Loïc Leprince-Ringuet et Mme Brossollet, une élue Divers Droite (Mme Estignart) et les quatre membres de l’opposition. Le conseil s’est déroulé calmement en l’absence du couple Balkany, les principaux intéressés. Sur 45 élus étaient donc présents 43, 35 ayant voté en faveur de la mesure, 8 s’y étant opposé. Joint par téléphone, Olivier de Précigout nous a affirmé qu’il espérait que la demande soit rejetée par Bercy.

Dans son discours de dimanche à la Mutualité, Nicolas Sarkozy a dit ceci : « Le choix politique est d’abord un choix de valeurs. La crise actuelle est d’abord une crise des valeurs. C’est une crise morale. Je veux faire campagne sur les valeurs, sur la morale. Je veux mettre la morale au cœur de mon projet politique. » Il semble qu’il n’ait pas été entendu par tout le monde, en particulier un de ses plus proches amis et soutiens.

Nicolas Condom